Ce n'est pas de la paresse : comprendre ta procrastination
Ton système nerveux te protège, il ne te sabote pas
Tu sais, ce projet qui te tient à cœur. Celui que tu repousses depuis des semaines. Pas parce qu’il ne t’intéresse pas. Pas parce que tu manques de compétences. Mais parce que quelque chose en toi résiste.
Le bon moment. La bonne énergie. Les bonnes conditions. Le bon état d’esprit.
Et ce moment parfait n’arrive jamais.
Pendant des années, on t’a peut-être dit que c’était de la paresse. Un manque de discipline. Un problème de volonté.
Mais si je te disais que ta procrastination est en réalité un signal d’alarme intelligent de ton système nerveux ?
Le piège du mot “procrastination”
Le mot “procrastination” vient du latin “procrastinare” : “pro” (en faveur de) et “crastinus” (de demain). Littéralement, cela signifie “en faveur de demain”.
Ton cerveau ne reporte pas par paresse. Il évalue que demain sera un meilleur moment pour cette action.
Et souvent, cette évaluation est juste.
Ton cerveau détecte des éléments que tu n’as pas consciemment identifiés :
Un niveau de stimulation trop élevé dans ton environnement
Un manque de clarté sur la tâche
Un conflit entre la tâche et tes valeurs profondes
Un besoin non satisfait (repos, connexion, créativité)
Une surcharge sensorielle ou émotionnelle
Ta procrastination n’est pas ton ennemie. C’est ta messagère.
Ce qui se passe vraiment dans ton corps
Imagine : tu dois commencer ce projet important. Soudain :
Ton cœur s’accélère légèrement. Tes épaules montent vers tes oreilles. Ta respiration devient plus courte. Une tension s’installe dans ta poitrine.
Ce n’est pas dans ta tête. C’est dans ton corps.
Ton système nerveux vient d’évaluer la situation et a conclu : “Attention, quelque chose ne va pas ici.”
Peut-être que :
Ton environnement est trop bruyant pour te concentrer
Tu n’as pas assez dormi et ton système est déjà en surcharge
Cette tâche te rappelle inconsciemment une expérience difficile
Tu as besoin de connexion humaine avant de pouvoir créer seule
Ton corps te dit qu’il a d’abord besoin de bouger, pas de rester assise
Ton système nerveux ne te sabote pas. Il te protège.
Pourquoi tu réagis plus fort que les autres
Si tu es une femme sensible, stressée ou épuisée, ton système nerveux capte plus d’informations que la moyenne.
Tu perçois :
Les micro-expressions faciales
Les changements de ton de voix
Les tensions dans une pièce
Les stimuli sensoriels (lumière, bruit, textures)
C’est une force — tu as une perception fine du monde.
Mais c’est aussi épuisant pour ton système nerveux, qui traite constamment un flux d’informations massif.
Ajoute à ça :
Des expériences difficiles (petites ou grandes)
Un environnement invalidant
Le fait de masquer constamment qui tu es
La surcharge cognitive et sensorielle
→ Ton système nerveux reste bloqué en mode survie.
Et quand il est en mode survie, il protège. Il résiste. Il procrastine.
Les 3 signaux que ton système nerveux te protège
Signal 1 : Tu ne reconnais plus les signaux de sécurité
Même quand tu es chez toi, seule, sans danger, ton corps reste en alerte. Tu ne peux pas “éteindre” l’hypervigilance.
Signal 2 : Tu passes d’un extrême à l’autre
Hyperactivité puis effondrement. Tout ou rien. Pas de zone intermédiaire. Le matin tu es motivée, le soir tu ne peux plus bouger.
Signal 3 : Tu as perdu l’accès au calme
Tu ne te souviens plus de la dernière fois où tu t’es sentie vraiment calme, présente, connectée. Le repos ne repose plus.
Si tu te reconnais, sache ceci : ce n’est pas irréversible.
La vraie question à te poser
Au lieu de te demander “Pourquoi je procrastine encore ?”, demande-toi :
“Qu’est-ce que mon corps essaie de me dire ?”
Peut-être que :
Tu as besoin de repos avant d’agir
Cette tâche ne correspond pas à tes vraies valeurs
Ton environnement n’est pas adapté à ton fonctionnement
Tu dois d’abord réguler ton système nerveux
Il manque un élément de sécurité émotionnelle
Ta procrastination devient alors une alliée. Elle te guide vers ce qui a vraiment besoin d’attention.
Ce qui change quand tu comprends ça
Avant :
“Je suis paresseuse, je n’arrive pas à gérer”
“Pourquoi je ne peux pas être normale ?”
“Je devrais pouvoir me forcer”
Après :
“Mon système nerveux est en alerte, c’est normal après ce que j’ai vécu”
“Mon corps me protège, même si ça ne me sert plus maintenant”
“Je peux apprendre à réguler progressivement”
Tu passes de la honte à la compassion.
L’exercice simple pour commencer
Voici une pratique de 2 minutes que tu peux faire maintenant :
Le Check-in Corporel
Pense à cette tâche que tu repousses
Observe ce qui se passe dans ton corps (sans juger)
Où sens-tu de la tension ?
Ta respiration change-t-elle ?
Quelle émotion est présente ?
Pose-toi cette question : “Qu’est-ce que mon corps essaie de me dire ?”
Écoute. Sans forcer de réponse.
Ce que tu fais : Tu commences à dialoguer avec ton système de protection au lieu de le combattre.
Les prochaines étapes
Comprendre que ta procrastination n’est pas de la paresse, c’est la première étape.
Dans les prochaines newsletters, je t’apprendrai à :
Identifier les 2 types de procrastination (et lequel est le tien)
Reconnaître ton profil de protection personnel
Décoder les messages spécifiques de ton corps
Créer un environnement qui respecte tes besoins
Pour l’instant, retiens ceci :
Ton corps n’est pas ton ennemi.
Il fait de son mieux pour te protéger avec les outils qu’il a.
Et tu peux lui apprendre de nouvelles façons de se sentir en sécurité.
Dis-moi en commentaire : Quelle a été ta plus grande prise de conscience en lisant cet article ?
Je lis chaque réponse.
P.S. Si cet article résonne, partage-le avec une amie qui pourrait en avoir besoin. Comprendre sa procrastination devrait être enseigné à l’école — en attendant, on se passe le mot.
Fiche pratique incluse : 📄 “Check-in Corporel : décoder ta procrastination” (PDF 1 page)
Les 3 signaux d’alerte à reconnaître
Exercice guidé du Check-in Corporel (2 min)
Journal de suivi : “Qu’est-ce que mon corps me dit ?”
La semaine prochaine, je te révèle les 2 types de procrastination — et pourquoi identifier le tien change tout.

